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Tutu meurs-tu?
24 septembre 2018

La crise (2)

 

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Dans la nuit du 30 octobre 2017, j’ai commencé à avoir des problèmes pour déglutir, je mâchouillais et je n’arrivais pas à m’arrêter. Ça ressemblait à de l’allergie et mon copain s’est réveillé en me demandant ce que j’avais, ce qui se passait, est ce que c’était de l’allergie. Je ne crois pas avoir pu lui répondre et je ne me souviens de rien. Le trou noir.

Je me suis réveillée entourée de pompiers. Je n’étais même pas surprise de les voir, j’avais mal partout aux niveaux des muscles, des articulations, dans le cou surtout. J’étais écrasée par la fatigue et j’avais juste envie d’aller aux toilettes. Les pompiers m’ont ensuite emmené à l’hôpital. Je ne crois pas avoir poser beaucoup de questions, je voulais juste dormir, j’étais sonnée... Ils m’ont juste dit que je venais certainement de faire une crise d’épilepsie.

C’est simplement en voyant mon copain, son visage crispé, que j’ai compris qu’il s’était passé quelque chose de grave.

Je suis arrivée à l’hôpital et j’ai dormi c’est tout. Mon copain ne m’a rejoint que plus tard le temps de gérer les petits. Je n’avais pas de notion de temps, je ne l’ai pas attendu et je n’ai pas eu l’impression qu’il avait mis du temps à arriver. La matinée a été longue, j’ai dû passer un scanner et attendre dans mon lit dans le couloir. L’hôpital était débordé, il n’y avait de la place nulle part. Je voulais juste rentrer, je me suis dit que c’était une crise d’épilepsie et c’était tout. J’étais certainement trop fatiguée pour penser à autre chose mais en même temps l’histoire de mon père trottait dans ma tête sournoisement. Il avait fait des crises d’épilepsie avant que l’on comprenne qu’il avait une tumeur au cerveau.

J’y ai pensé sans y penser. Je voulais juste me coucher chez moi, dormir, dormir...

Le moment de l’entretien avec le doc est arrivé. Il m’a donc expliqué que j’avais bien fait une crise d’épilepsie, que j’allais avoir un traitement pour cela. Puis, il en est venu aux résultats du scanner et là, douche froide, très froide.

                                                          «Vous avez une tumeur cérébrale »

Non c’est pas possible ! C’est une blague, une erreur. Ce n’est pas pour moi, il se trompe de documents ou de nom.

« Je vous ai pris un rdv pour une IRM et pour rencontrer un neurochirurgien à l’hôpital entouré de montagnes . »

Je ne sais plus exactement les mots employés par ce médecin.

Je me revois après cet entretien dans le couloir assise sur le lit d’hôpital en blouse à pleurer dans les bras de mon copain et à voir les têtes de tout le personnel des urgences avec qui nous avions discuté qui voyait notre mal être et qui ne savait pas comment réagir. Ils voyaient mon malheur, notre malheur et semblait dire avec seulement leurs regards, les pauvres.

Il fallait ensuite rentrer et annoncer cela à la famille. Je suis descendue de la voiture en pleurs. Ma maman Mum, mes soeurs et les petits étaient dehors entrain de revenir du Mc do. Les petits sont rentrés dans la maison et j’ai pris mes femmes dans les bras en leur annonçant cette horreur. Quelle horreur de dire ça !

J’étais très fatiguée, je ne pouvais rien gérer, je voulais juste dormir. Mon copain était bouleversé et angoissé à l’idée d’être seul avec moi ce soir-là et qu’une crise réapparaisse. Les femmes ont fait les sacs et direction la maison de Mum, lieu de calme et de fête pour les petits. Elles ont pris le relais, m’ont permis de me reposer, de soutenir mon copain et de s’occuper des petits sans les alarmer.

 

 

 

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